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Les inclassables font de la philosophie.
24 octobre 2011

Petit traité de l'amour de soi par "radical libre" (Grand Lycée Franco-Libanais)

Elle se tient devant le miroir. Elle se maquille le visage, se contemple, s'admire. Il se chausse, se coiffe, s'habille de façon à plaire. Il se dresse devant sa porte.J'aimerais savoir quelle folie habite le genre humain. Aimer n'est pas une inclination naturelle. Seul l'homme est capable de s'y aliéner. Que dire donc de cet acte? Pure perte? Qu'avons nous à gagner dans ce jeu de parade et d'affrontement des egos? L'esprit dans ce qu'il a de plus complexe cherche toujours à se nourrir. Nous savons que ce qui détermine l'esprit humain est la pensée, mais aussi la pensée rétrospective de soi. Se savoir vivant, se savoir être pensant, se savoir unique et formé de multiples facettes nous fascine. Nous sommes capables des meilleurs et pires stratagèmes pour nous satisfaire. Et quoi de mieux que de se satisfaire soi-même! Nous rejetons la faute sur le hasard, les passions, l'absence de lucidité, parfois même nous nous disons entrainés par une force mystique ou un être de toute puissance. Pourquoi ne pas affronter la vérité? Tous nos actes ne sont dirigés que pour nous satisfaire nous même. Dure vérité que celle-ci. Je comprends le désarroi face à ces mots, c'est ici révéler ce que tout le monde sait au fond de soi.

L'amour, sacrosaint de ce qui définit l'Homme, ne serait-donc qu'égoïsme? Je ne puis être aussi tranchant. Vous laissez être perturbés par ce fait laissera plus de traces que mes paroles. Quand détermine-t-on que nous aimons quelqu'un? Certains répondront "C'est un lien foudroyant qui s'installe entre les deux êtres.", pure invention pour expliquer quelque chose de peu avouable, "C'est lorsque l'on sent qu'autrui nous apporte plus que ce que nous avons actuellement.", et par là je peux vous dire que c'est justement la mise au jour de l'inéluctable. Le sujet n'espère dans l'autre que, et uniquement, la source d'un plaisir de se savoir aimé. Voilà la véritable raison de l'attachement à l'autre, et par cela nous nous attachons plus à un objet qu'autre chose. La source sûre d'un retour sur soi de ses actions. D'illustres dirent que nous ne louons d'ordinaire de bon cœur que ceux qui nous admirent. J'irai même plus loin: on ne peut rien aimer que par rapport à soi. Lorsque nous acceptons quelqu'un dans une relation, qu'elle soit d'amour ou d'amitié, ce n'est qu'en sachant ce que cette personne pourrait nous apporter. Sitôt même que ses inconvénients sont en plus grand nombre que ses qualités, mettons-nous fin à tout contact. Or aimer, par définition, ne s’agit-il pas d'accepter l'autre selon ses différences? L'esprit humain dans ce qu'il a de plus profond ne peut s'empêcher de penser à lui et son bonheur personnel. Personne n'y fait exception. L'altruisme n'existe pas. Ce n'est encore qu'excuse pour se justifier de ce que tous nous savons pertinemment.

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M
«Nous n’aimons jamais vraiment quelqu’un. Nous aimons uniquement l’idée que nous nous faisons de quelqu’un. Ce que nous aimons, c’est un concept forgé par nous – donc en fin de compte, c’est nous-mêmes. Cela est vrai à tous les degrés de l’amour. Dans l’amour sexuel, nous cherchons notre propre plaisir par l’intermédiaire d’un corps étranger. Dans l’amour distinct de l’amour sexuel, nous cherchons notre plaisir, par l’intermédiaire d’une idée créée par nous-mêmes.» F. Pessoa.
Les inclassables font de la philosophie.
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